chronique #47 : les amours d'un fantôme en temps de guerre

“Un fantôme peut-il vraiment mourir ? Je veux dire, meurt-il vraiment, puisqu'il n'es pas vivant, ou meurt-il pour un temps donné, des siècles peut-être avant de se réveiller d'une tout autre humeur ? Un fantôme n'est-il pas suffisamment virtuel pour éviter cette étape bien réelle qu'est la fin de la vie ?”

 

Dans le monde des fantômes, une guerre impitoyable fait rage. Des spectres malfaisants, idéologues et criminels, ont pris le pouvoir. 
Alors que la Résistance s’organise, un jeune fantôme, à la recherche de ses parents disparus, s’y enrôle avec espoir et conviction. Avant d’être impliqué dans une autre guerre, plus violente encore : celle des humains. Le hasard amène le jeune fantôme jusqu’à une maison étrange, où se cache une jeune fille. Il en tombe amoureux, voudrait lui déclarer sa flamme, alors que celle-ci ne se doute même pas de son existence. Mais un soir elle disparaît…

C'est une histoire à la fois douce comme un bout de tissu, et aussi sombre qu'un nuage. Elle nous retrace l'Histoire, nous rappelle la violence, et nous communique l'espoir. 

Nicolas de Crecy, sorti le 26 Septembre 2018 , Albin Michel, 216 pages.

Ce fichier s'auto-détruira dans quelques secondes après sa lecture. Le CILA (Comité International des Lecteurs Addicts) est en pleine recherche de nouveaux agents pour rejoindre ses rangs. Retrouvez ci-dessous l'interview du Sujet n°1 lors d'un test de lecture. 

- Vous croyez aux fantômes ?

*Rires* Je pense que si les fantômes existaient, nous ne pourrions pas passer une seule nuit tranquille. L'Homme a fait beaucoup trop d'horreurs pour que les fantômes le laissent en paix... 

- C'est ce que tu as ressenti en lisant cette histoire, l'horreur des hommes ?

Ce qui est étrange, c'est que pour une fois, la bêtise humaine n'a pas été la première à frapper. On apprend que les grands événements de l'Histoire se déroulent d'abord dans le monde des fantômes, avant de voir le jour dans le monde des hommes. Notre héros est un jeune fantôme, et malgré les horreurs de la guerre (celle des fantômes, et celle des hommes), il va se battre par amour. 

- Parle nous de lui, qui est-il ? 

Un jour, en rentrant de balade, notre petit fantôme se rend compte que ses parents ont disparu. Isolé dans une maison désormais vide, il fait la connaissance de Boris, son grand cousin, un fantôme enrôlé dans la Résistance, luttant contre la Guerre qui fait rage dans le monde des fantômes. En effet, un parti appelé FA, les Fantômes Acides, commence à parler de purs fantômes, de camps, de milice, de zone occupée... et s'adonne à la violence auprès de tout ceux ne désirant pas faire parti de leur organisation. Notre héros va à son tour s'enrôler dans la Résistance, il va rencontrer Lili, une fantôme de qui il tombera amoureux, et Boulette, un chien qui n'a pas peur des spectres. 

- Le contexte de l'histoire est très dur en effet, est-ce qu'il y a tout de même un peu de lumière ?

Il y en a, grâce à notre héros, prêt à tout pour sauver et retrouver ceux qu'il aime. Têtu, il va plusieurs fois désobéir aux ordres, mais toujours par amour. J'ai trouvé ce personnage à la fois si jeune et si sage ! Malgré le fait qu'il soit encore un enfant (en âge de fantôme) il a une soif d'apprendre et une soif de liberté, que mêmes les adultes ne peuvent pas arrêter. Les messages d'amour et d'espoir qu'il délivre sont magnifique et contrastent avec cette violence qui plane sur le monde. 

- Un livre pour enfant, ou pour adulte ?

Les deux. Ce livre a parlé à l'adulte qui est en moi, qui connait l'Histoire et qui sait aussi que les guerres existent encore aujourd'hui. Qui sait toutes les atrocités qui ont été commises. Mais ce livre a également parlé à mon âme d'enfant, l'amitié entre un fantôme et un chien -interdite par les lois des fantômes- m'a beaucoup touché, j'ai trouvé que c'était une oeuvre pleine de poésie. Les dessins et les mots de l'auteur sont soignés. Plus on avance dans l'histoire et dans l'Histoire, et plus on a de rouge dans les dessins, pour exprimer la violence. 

- On dernier mot ?

C'est un livre qui fait réfléchir, émouvant, effrayant, surprenant, il nous transporte et met en pause notre quotidien. La mélancolie nous gagne, mais c'est l'espoir, l'amour et la tolérance qui dominent. Notre petit héros est un fantôme qui découvre la vie à une époque bien compliquée, mais qui ne cessera jamais de croire en la liberté. La sensibilité de l'auteur nous promet de passer un très bon moment et de refermer ce livre non sans en avoir pleuré, souri, ou eu une pensé pour nos héros de guerre, nos fantômes, et nos démons. 

 

*merci à albin michel pour l'envoi de ce roman

Compte rendu du CILA 

le Comité International des Lecteurs Addicts

C'est fou comme un petit bout de drap blanc peut devenir aussi attachant. J'ai été conquis par l'analyse de notre sujet. Un roman entre littérature jeunesse et littérature adulte qui saura trouvé son public.