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“Que la mer se révolte et qu'elle emporte sur son passage les hommes, leurs monuments, leurs querelles, leurs empreintes, leurs mensonges et leurs dieux. Qu'il ne reste rien d'eux.”

Ce n'est pas parce qu'on est tous paumés et loin de chez nous qu'on se ressemble. Ce n'est pas parce qu'on devient amis que les choses seront plus simples. Ce n'est pas parce qu'ils nous prennent pour cibles qu'ils sont nos ennemis. Ce n'est pas parce qu'on est montés dans ce bus qu'on en redescendra indemnes.

Des récits d'adolescents insouciants 
au milieu du conflit israëlo-palestinien. 



 Sorti le 21 aout 2019, Rachel Corenblit, Casterman, 412 pages.

Merci à Casterman pour l'envoi de ce roman.

Avant toute chose, je dois vous dire que j'ai été plutôt perturbée par ma lecture, car le résumé ne correspondait pas exactement pour moi. Ayant lu les épreuves non corrigées, la quatrième de couverture indiquait ceci : "Israël, 1987. Lors d'un voyage de découverte, un bus de lycéens français est attaqué par de jeunes Palestiniens. La première Intifada vient de commencer. Loin de leur pays et de leurs parents, Daniel, Christophe, Rose, Lucille, Jérémy, Sonia, Amir, Benjamin, Anna et Anaïs ne soupçonnent pas l'ampleur du conflit dans lequel ils se retrouvent plongés." Je m'attendais alors à suivre le traumatisme provoqué par cette attaque, à être au coeur du conflit. Seulement ce n'est pas ce que l'histoire nous raconte. Nous suivons Daniel et ses camarades lors de leur année de seconde en pensionnat à Jérusalem. Ils sont loin de chez eux, par obligation, ou par choix. Ce sont des ados, ils ont leurs histoires personnelles, leurs histoires de coeur, leurs désirs et leurs désillusions. Et puis, il y a ce fameux jour où tout va basculer : la guerre des pierres. Et ces adolescents vont être confronté à des situations difficiles. Qui a jeté la pierre ? Qui désigner ? Que faire ? Qui sont les bons et qui sont les méchants ? Comment remonter aux origines d'un conflit si complexe, si trouble ? Ce sont les questions que l'on se pose avec les personnages. Alors, certes, j'ai été déstabilisé car ce n'était pas ce à quoi je m'étais attendue, mais je n'ai pas été déçue pour autant. La plume de Rachel Corenblit est puissante, poétique, et crue parfois. Elle joue avec les mots, elle incarne les hommes et femmes de tous les âges. Une très belle découverte !