chronique #34 : la première fois que j'ai été deux

Je sais bien que l'amour est une grande loterie où le temps réduit les gains de chacun à pas grand chose. Aujourd'hui, le temps file encore plus vite et on a remplacé l'expression "histoire d'amour' par celle plus commode de "relation", exit l'histoire, adieu l'amour. Je n'ai pas envie d'avoir de "relations", je préfère rester seule dans mon coin plutôt que de devenir un de ces rats de laboratoires qui raconte ses "expériences amoureuses" dans les magazines à la mode.



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Le scooter de Tom nous emporta loin du monde. Mes bras entouraient sa taille et je laissai ma tête reposer doucement sur son épaule. Je ne crois pas avoir été plus heureuse qu’à cet instant. Juste une fille comme les autres. Il avait suffi qu’un anglais à cravate surgisse de nulle part pour que mes pieds ne touchent plus le macadam. J'étais vraiment folle amoureuse.


Dans La première fois que j'ai été deux, nous voyageons jusqu'à Londres avec Karen, à l'arrière du scooter de Tom, au rythme des chansons de The Who et Oasis. Une histoire qui nous ramène à nos premiers amours.


Sorti le 06 juin 2018, Bertrand Jullien-Nogarède , 352 pages, Flammarion.

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Merci à l'auteur pour l'envoi de ce livre.

Les histoires d'amour finissent mal... en général ! C'est ce que dit la célèbre chanson des Rita Mitsouko. J'ai toujours aimé les histoires d'amour, celles qui sont torturées, celles impossibles, celles comme dans les contes de fée... Il y en a de toutes sortes ! Pourtant, je n'ai jamais vraiment aimé la romance - je parle ici du genre littéraire - alors quand j'ai reçu ce bouquin, j'avais un peu d'a priori. Ils ont vite disparu, je vous rassure, parce que ce livre n'est pas une histoire d'amour comme les autres. Et pourtant, c'est une romance sans artifice, une histoire simple, naturelle, passionnée


Karen est une jeune lycéenne de 17 ans qui vit seule avec sa mère dépressive, amoureuse des livres, qui s'accroche à eux comme à des bouées de sauvetage. Karen est douée, intelligente et surtout bien trop mûre pour son âge. C’est certainement pour cela qu’elle n’a jamais connu l’amour. Elle attend l’amour, le vrai. Elle a des exigences, peut-être un peu trop, c'est ce que dit sa meilleure amie Mélanie. Jusqu’au jour où Tom, un jeune Anglais fraîchement débarqué de son pays natal suite au décès de son père, arrive en cours d’année dans la classe de Karen. Avec ce garçon, Karen ne se reconnaît pas. Musicien, poète, mystérieux, il va emmener Karen dans les étoiles sur son scooter, avec son parka tout droit sorti des surplus de l'armée américaine.

Ce roman nous fait voyager, de la banlieue parisienne à Londres, du présent au passé. On traverse les époques, retour aux années 60, aller simple pour le vingt-et-unième siècle, souvenirs de la Seconde Guerre Mondiale... Mais ce que j'ai préféré, c'est ce voyage dans la capitale anglaise, ces références musicales et littéraires, ce charme anglais de Tom et cette méfiance de Karen. Effrayée, elle hésite à donner une chance à cette histoire avec un anglais, qu'elle ne reverra peut-être jamais. Cela m'a rappelé mes propres sentiments de lycéenne, ceux que je redoutais, les premiers amours. 

Sur fond de rock'n'roll, la plume de l'auteur est assez particulière. On pourrait penser qu'il y a un décalage entre les personnages et leur âge. Mais cela ne m'a pas dérangé, au contraire ! J'ai adoré la façon de penser de Karen, ses extraits de journaux intimes, les lettres d'amour de Tom et son côté gentleman anglais. Moi qui avait peur du culcul la praline, ici tout est mesuré, et j'ai totalement craqué pour Tom Darcy (d'ailleurs ce nom ne vous rappelle pas un célèbre personnage de Jane Austen ?).

En bref, une histoire lumineuse, poignante, écrite d'une main habile par un auteur qui mérite d'être connu. La première fois que j'ai été deux nous prouve que les histoires d'amour n'ont pas besoin de finir bien, ni mal. 


 

Pour conclure : 

+++ : Une histoire d'amour simple et émouvante entre deux ados qui vivent à une autre époque que la leur, le charme de Tom, la plume de l'auteur, les références culturelles, l'histoire et l'Histoire !
- - - : Certains sujets méritaient d'être approfondis : le point de vue de Karen sur la société de consommation par exemple, la dépression de sa mère, etc.


Et vous ? Avez-vous lu ce livre ? 
Que pensez vous de la romance ?


Love,

Ellydesmots

2 commentaires:

  1. Alors personnellement, comme je te l'ai dit sur insta je ne suis absolument pas romance. Les histoires gniangnian ça me gonfle, il y a même parfois où le fait d'en avoir dans des romans fantastiques ça m'énerve car pas toujours nécessaire selon moi.

    MAIS...

    ton article me donne envie de découvrir ce roman. Aux vus du résumé (et non parce qu'il y a une Mélanie dedans) cela me fait un peu pensé à mes années collège lycée où j'étais plus mature que ceux de ma classe (merci situation familiale, déménagement etc... hahaha)

    Je sens que je vais bientôt te maudire de me faire rajouter des livres dans ma PAL hahahahaha xD

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    1. Je peux comprendre, j'ai de plus en plus en horreur les triangles amoureux !!
      AHAHAHAHA je suis contente si je réussis à te convaincre à chaque fois x)

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